L1 / PSG-MARSEILLE :
Le CNE vous salue bien
lundi 03 avril 2006 - 14 h 24 - Olivier DE LOS BUEIS
Le Conseil National de l’Ethique a décidé lundi de sanctionner les deux clubs pour le simulacre de PSG-OM du 5 mars dernier (0-0). Pouvant désormais sanctionner, le CNE a retiré un point aux deux équipes.
CPE, CNE, les acronymes ne font pas l’unanimité en ce moment. A Marseille comme à Paris, nul doute que l’on va s’emporter une nouvelle fois contre ce CNE qui fait mal. Mais là, ce sont les patrons qui vont défiler, et pas contre Dominique de Villepin. C-N-E, Conseil National de l’Ethique, voilà l’objet de la colère des Parisiens et des Marseillais unis sans doute pour protester contre la sanction de ce CNE. Trois mois ferme de suspension « de toute fonction officielle à l’encontre des présidents des deux clubs ». Bim ! Pape Diouf et Pierre Blayau sont renvoyés dans les cordes, après le « c’est pas ma faute, c’est pas ta faute » ayant abouti à la tenue d’un PSG-Marseille sans supporter phocéen et avec la CFA des Olympiens.
Au-delà de cette sanction purement symbolique, surtout pour Pierre Blayau qui voit là sa carrière de président terminée (puisque Canal+ s’apprête à vendre le club), c’est surtout le point retiré aux deux formations qui va faire jaser. 0 + 0 = 0 point pour le CNE, qui décide de retirer aux deux équipes le point pris au Parc des Princes le 5 mars dernier. Dans leur course respective à l’Europe, ce point-là risque de coûter très cher aux deux équipes. Si Paris reste huitième avec 49 points, et Marseille septième avec 51 unités, les Olympiens sont désormais à trois points de la troisième place et non plus à deux…
Le CNE, saisi par la LFP après l’insoutenable guéguerre entre les deux clubs concernant le quota de places attribuées aux Marseillais pour ce choc, a donc décidé de frapper. Le 10 juin 2005, le CNE, jusque là moqué pour son incapacité à remettre un peu de morale dans le football français, s’était vu remettre enfin la possibilité de sanctionner : « L'extension de son champ de compétence a pour objectif de permettre au CNE de se prononcer de manière disciplinaire sur des déclarations inacceptables ou des comportements répréhensibles en dehors des rencontres. Cette nouveauté ne changerait rien aux procédures d'appel déjà existantes » expliquait-on à l’époque. Le CNE a donc utilisé son droit de sanction.
Nul doute qu’au vu du simulacre de football montré ce jour-là, qu’au vu du manque de bonne volonté des deux clubs à trouver une solution, une telle mesure est sans doute logique et même souhaitable. La décision d'obliger « les deux clubs de conclure entre eux un protocole d’accord qui devra être soumis au CNE avant le 30 juin 2006, à défaut il sera prononcé le huis clos sur les matchs de Championnat de L1 entre les deux clubs » va également dans le bon sens. Néanmoins, on ne peut croire véritablement que cette décision va ramener la paix. On avait presque oublié cet épisode. Gageons que le feu qui couvait risque d’être de nouveau attisé en fin de saison si l’une des deux équipes ratent la qualification pour la Ligue des Champions. Car ce jour-là, les supporters des deux équipes ne chercheront pas à charger leur président. Mais le CNE…