Cogné par un joueur
NYON (VD) Apparemment vexé par une nouvelle défaite, un joueur du CS Chênois s'est lâché verbalement avant de mettre à terre le boss du club nyonnais. Daniel Perroud a le coude en compote, la cheville gauche mal en point et souffre d'hématomes
Un match électrique dès les premières minutes, un tacle fautif, un carton rouge pour le Chênois Piccoli à la 92e, une nouvelle défaite contre le FC Stade nyonnais (4-1). Il n'en faut pas plus à une supportrice du CS Chênois pour hurler à l'expulsion injustifiée sur le terrain de Colovray samedi. A deux pas de là, Roland Brunner, le secrétaire général du club de La Côte qui évolue en première ligue, réplique posément: «S'il n'y a pas carton rouge, là, il n'y en aurait jamais.» La spectatrice outrée en remet une couche. M. Brunner fait le poing dans sa poche et lui demande de se calmer.
En quelques secondes, c'est l'escalade. «Un gars, posté derrière les cabines des joueurs, me lance: «Ferme ta gueule petit con, autrement je te la casse», explique encore Roland Brunner. Je lui ai dit de se taire, c'est tout.» Sentant que ça tourne mal, le président du Stade Nyonnais Daniel Perroud s'interpose et enjoint ce provocateur à mesurer ses paroles. Pour toute réponse, il a droit à un balayage - action au full-contact - au niveau des jambes et du haut du corps. Perroud tombe comme une masse.
Hier, à une heure de son opération du coude à l'Hôpital de la Tour à Meyrin (GE), Daniel Perroud (51 ans) s'estimait chanceux: «Avec pareille prise, j'aurais dû tomber sur la tête. Un véritable geste assassin et d'extrême défense pour anéantir l'adversaire. Heureusement que je fais du sport et que j'ai de la pratique en sports de combat. J'ai eu le réflexe d'éviter la chute sur la tête, j'ai tout pris sur le coude, les fesses et le dos.» L'organisateur bien connu de grands évènements sportifs (Super Cross de Genève, Tour de Romandie, meeting de boxe) entend déposer plainte. Contre son agresseur, qui a immédiatement pris la poudre d'escampette, ou contre le CS Chênois.
Un agresseur que la victime ne peut pas encore identifier formellement. «Ce sont mes joueurs qui l'ont reconnu. Il s'agit d'un joueur de Chênois qui ne disputait pas le match. Il paraît qu'il est blessé», note Daniel Perroud. De son côté, le président du CS Chênois Alain Akar refuse de pointer un doigt accusateur tant qu'il n'aura pas mené l'enquête. Le nom du même joueur, qui vit en France voisine et qui fait partie du contingent chênois, revient pourtant systématiquement.