« Le business ne doit pas investir le football »
15 mars 2005 - Rédaction Football365
Michel Platini, qui a fait savoir mardi qu’il désirait se présenter aux prochaines élections à la présidence de l’UEFA, entend baser son programme sur la formation et les transferts. L’ancien n°10 de l’équipe de France en a assez du « football-business ».
Michel Platini, vous avez commencé votre carrière post-joueur à la FIFA. Pourtant, c’est à la présidence de l’UEFA que vous vous portez candidat ?
Il n'a jamais été question que je me place à la FIFA. Sepp Blatter est là pour de nombreuses années et il fait bien son boulot. La FIFA s'occupe d'abord du développement du football et de ses règles.
Quelle est la différence avec l’UEFA ?
L'UEFA, c'est la même chose mais il y a, en plus, le football des clubs. Il y a là peut-être plus de choses à faire.
Sur quoi allez-vous tabler votre programme pour ces élections de 2006 ?
La priorité de l'UEFA, comme celle de la FIFA, c'est de faire jouer les jeunes, pas d'organiser des Juventus Turin-Milan AC. Il faut se battre pour la formation et faire en sorte qu'un club qui forme ne soit pas pillé. Le football ne peut certes pas aller contre les lois ni la liberté de circulation des travailleurs en Europe.
« Le système interdit de perdre »
On vous sent très déterminé ?
Je me battrai sur les transferts, la formation. Et je tenterai de répondre aux excès du libéralisme. Le football peut amener du « business ». Mais il ne faut pas que le « business » investisse le football.
Seriez-vous favorable également à une relecture de la Ligue des Champions ?
J'en changerais l'approche, la philosophie. On m'a fait part d'idées, de projets, pas forcément révolutionnaires, mais intéressants. Le fair play, c'est perdre avec le sourire.
On en est loin à l’heure actuelle ?
Aujourd'hui, le système interdit de perdre à cause de l'argent. Les grands clubs ne veulent plus perdre et, en plus, veulent jouer uniquement entre eux. L'Ajax Amsterdam ne peut plus aujourd'hui être champion d'Europe.