Coupe des Confédérations: la règle du hors-jeu suscite la controverse
La nouvelle interprétation de la règle du hors-jeu passif, introduite lors de la Coupe des Confédérations de football, alimente la controverse entre la Fédération internationale (FIFA), estimant qu'elle simplifie le jeu, et ceux qui la trouvent au contraire trop compliquée et lourde à gérer pour les arbitres.
Selon le nouveau règlement, un joueur est signalé hors-jeu seulement s'il interfère dans le déroulement de la partie en touchant la balle, en empêchant un adversaire de jouer le ballon ou s'il marque après avoir repris un ballon repoussé par les poteaux ou un joueur adverse.
"Il n'y a jamais eu de hors-jeu passif et j'espère qu'avec cette précision dans les règles, on entendra plus jamais cette expression", a affirmé le président de la FIFA, le Suisse Joseph Blatter.
Pour la FIFA, la nouvelle loi permet de ne sanctionner un joueur que lorsqu'il reçoit effectivement le ballon, rendant ainsi le jeu plus fluide.
Le patron du football a reçu le soutien de l'arbitre allemand Herbert Fandel, qui estime que "le temps de jeu effectif est allongé si la rencontre est moins souvent interrompue. Je ne sais pas si c'est intentionnel, mais en tout cas c'est une des conséquences".
Ce règlement demande toutefois une attention accrue de la part des arbitres assistants.
"Le moment décisif reste celui de la passe, souligne Herbert Fandel. Ils doivent garder cette scène en tête et attendre un peu plus longtemps pour lever leur drapeau".
Les opposants à ce nouveau règlement estiment justement que cette interprétation des juges de ligne va compliquer les choses.
"Je pensais bien qu'on avait éliminé la notion de hors-jeu passif, a commenté le gardien allemand Oliver Kahn. Mais cette règle est douteuse et complique encore plus les choses". Lors du match contre l'Australie (remporté par l'Allemagne 4-3), "je me croyais dans un tournoi de football en salle" tant il y avait de joueurs dans la surface de réparation, a-t-il ironisé.
Pour le sélectionneur de la Tunisie, le Français Roger Lemerre, la nouvelle loi est devenue "un casse tête chinois pour tout le monde". "Nos anciens avaient fait une loi très simple, a-t-il affirmé. C'est la seule loi intelligente du football, où il faut réfléchir, lire la défense adverse et faire en sorte de ne pas être hors-jeu".
Le Français, pour qui "la simplicité voudrait qu'on revienne à l'ancienne loi", a pris comme exemple l'une des actions du match Tunisie-Allemagne (0-3): "Sur un coup franc excentré de l'Allemagne, Ballack est devant le gardien en position de hors jeu, a-t-il rappelé. Quand on connaît bien la règle, il gêne la visibilité du gardien et, pour moi, il fait action de jeu".
Joseph Blatter a affirmé que la FIFA ne ferait pas machine arrière, malgré les critiques: "On gardera ce règlement. Il faudra seulement un peu de temps pour que tout le monde s'y habitue", a-t-il dit.
Sur cette question, l'Allemagne a déjà une longueur d'avance. Joachim Löw, l'assistant du sélectionneur Jürgen Klinsmann, a confirmé que la sélection avait intégré cette règle dans ses options tactiques et ses exercices en situation de jeu.