- Manitta Franck a écrit:
- tu la mets en plusieurs fois
va Kaké
Salut Sonia,
Pépé : Tu attends un 2ème bébé, comment cela se passe-t-il ?
Sonia : Cela se passe très bien merci, à part que je grossis à vue d’œil, et que mon dos commence à me faire très mal. Mais je me dis qu’il faut passer par là pour faire un joli petit bébé et avec tous le bonheur que donnent les enfants, tu oublies très vite les douleurs.
Pépé : Un petit frère ou une petite sœur pour Lea ?
Sonia : Ce sera une petite sœur pour Lea, elle se prénommera Kiara (si on ne change pas d’avis d’ici là). Elles sont en pleine forme toutes les deux !
Pépé : Peux-tu me décrire Lea en 3 ou 4 adjectifs…
Sonia : C’est une fille super câline, réveillée, gentille. Un vrai AMOUR. C’est vraiment notre bonheur au quotidien.
Pépé : Que réponds-tu aux personnes qui pensent que le foot est un sport d’hommes ?
Sonia : Que veux-tu dire à ces gens-là…qu’il faut évoluer. On dit bien la danse est un sport de filles et pourtant beaucoup d’hommes en font. C’est chacun sa passion, et pour moi il n’y a pas de sports d’hommes ou de femmes.
Pépé : Comment la passion du foot est-elle arrivée chez toi ?
Sonia : Depuis toute petite, mon papa m’emmenait avec lui à ses matchs de foot, et j’adorais le voir jouer. Tu vois ce que c’est une fille en
admiration devant son papa, je crois que tu connais ça… ! Tous les samedi ou dimanche, mon papa m’emmenait aussi voir les matchs du Real, à la TV bien sûr, dans un centre espagnol, et c’est de là aussi que vient ma passion pour le Real.
Pépé : A quel âge as-tu commencé à jouer ?
Sonia : Depuis que j’ai commencé à marcher ! Mais j’ai débuté dans un club seulement à 11 ans.
Pépé : Peux-tu nous raconter ta carrière…
Sonia : Alors j’ai commencé à jouer à 11 ans à Vernier. J’y suis restée une année. Normalement je n’avais pas le droit de jouer car j’étais
trop jeune…je jouais tout de même avec des nanas qui étaient de 15 ans plus vieilles que moi, alors au début ce n’était pas évident,
je n’avais pas leur gabarit. Ensuite Vernier n’a plus voulu d’équipes féminine, et c’est là que Signal Bernex féminin s’est crée. J’ai été tout de suite prise en 1ère équipe, et je ne suis donc pas passée par les juniors. J’y suis restée pendant 4 ans, on était en 2ème ligue, c’était génial. On s’entendait toutes super bien. J’étais jeune, mais j’ai commencé à prendre pas mal d’expérience et à très bien jouer, j’avais une moyenne de 2-3 buts par match. La saison suivante, j’ai été élue capitaine de l’équipe par mes coéquipières, tout cela à l’âge de 13 ans, tu imagines un peu…c’était vraiment cool. Pendant ce temps, Chênois féminin me demandait de les rejoindre, mais j’ai refusé, l’ambiance était très bonne à Bernex, et l’équipe avait confiance en moi, et donc je suis restée. Par contre l’année de mes 15 ans, l’entraîneur de l’équipe suisse est venu me voir et m’a dit que si je voulais un jour y accéder, il fallait que je quitte Bernex…le transfert à Chênois a donc été demandé, transfert qui s’est plutôt mal passé…les filles m’en voulaient de partir dans le camp ennemi.
A mon arrivée à Chênois, tout s’est enchaîné, nous étions en 1ère ligue, et le comité voulait la promotion en ligue B, pression supplémentaire pour moi, mais j’ai bien supporté cela, j’ai tout de suite joué, et j’ai senti qu’on me faisait confiance. Nous avons donc fait une saison en 1ère ligue et l’année suivante nous avons réussi la montée en LNB, ce qui a eu pour effet de m’ouvrir les portes de l’équipe suisse ! ! ! J’étais avec les –19 ans durant 2 ans, puis 1 année avec les –21 ans, et c’est là que j’ai eu ma grave blessure au genou gauche, ligaments rotule, 9 mois d’arrêt sans opération, mais je ne m’en suis jamais remise. J’ajoute encore que durant toutes ces années à Chênois et en équipe suisse, une personne m’a toujours soutenue et m’a accompagnée dans mes déplacements, il s’agit de mon mari Alessandro.
Pépé : Quelle est ta place préférée sur le terrain ?
Sonia : en no.10, en soutient des attaquantes.
Pépé : Quelle impression cela fait-il de jouer en équipe de suisse ? contre quel autres pays as-tu joué ?
Sonia : C’est vraiment le « must » de jouer en équipe nationale, c’est un monde à part, une autre dimension. Déjà tu joues dans des stades
magnifiques, nous on jouait toujours au Wankdorf à Berne avec pas mal de monde, vraiment une belle expérience. Tu vis pareil qu’un pro, ton emploi du temps, les repas, les physios, tes affaires sont lavées, tu ne t’occupes de rien, à part bien sûr jouer au football ! J’ai joué contre la France, la Grèce, l’Allemagne (une autre dimension ), l’Italie, l’Angleterre, mais je n’ai jamais eu le plaisir d’affronter l’Espagne. Je n’ai jamais joué non plus contre une équipe non européenne.
Pépé : Décris nous le ou les plus beaux buts de ta carrière…
Sonia : Un de mes plus beaux buts c’était à Lausanne, Lausanne venait d’égaliser à la 90ème minute, le score était de 1-1. J’ai pris le
ballon dans mes buts, je suis allée jusqu’au rond central, j’ai posé le ballon et ma coéquipière a fait l’engagement, elle me passe le
ballon, et je frappe au but depuis le milieu du terrain…et GOAL !
J’étais trop contente, mon équipe pouvait faire les barrages pour monter en 1ère ligue grâce à ce but ! Sinon l’autre but qui m’a marquée et dont je me souviens avec plaisir, c’est mon premier but en équipe nationale, un coup-franc
magnifique en pleine lucarne.
Pépé : Que penses-tu du niveau du foot international féminin ?
Sonia : Ca n’a rien à voir avec le niveau suisse. Le foot féminin est beaucoup plus développé dans d’autres pays. Si une fille veut faire carrière, il faut qu’elle parte à l’étranger, le mieux c’est aux Etats-Unis, là bas les femmes gagnent bien leur vie en jouant au football. En Europe, les meilleures équipes sont nordiques, Suède, Norvège, Danemark, et surtout l’Allemagne, là-bas aussi tu peux gagner ta vie en jouant au foot.
Pépé : Quel est ton rôle précis à Aire ?
Sonia : Je suis responsable de l’équipe féminine, mais attention, je ne fais pas partie du comité. (dieu merci…)
Pépé : ça implique quelles tâches responsable de l’équipe féminine ?
Sonia : Faire les qualifications des filles, faire la relation entre la capitaine et l’entraîneur, donner mon point de vue, m’occuper des affaires de foot (sacs, trainings) et aussi représenter l’équipe auprès du comité.
Pépé : est-ce toi qui a crée l’équipe féminine ?
Sonia : oui, c’est moi. Cela faisait un moment que j’en parlais à René, mais il n’avait pas trop le temps, et un jour Fabien a pris les choses en mains, et tout s’est accéléré. Merci Fabien.
Pépé : Quelle est le but de cette équipe dans le futur ?
Sonia : C’est surtout de se faire plaisir et de s’amuser…ensuite on verra, les résultats finiront par suivre, mais on ne vise pas la montée.
Pépé : L’équipe a-t-elle progressé depuis sa création ?
Sonia : Oui, malgré les blessures (comme moi), les absences prolongées, ou les filles qui ont arrêté, l’équipe a progressé surtout parce qu’il
y a l’envie ! Depuis la création de l’équipe, il y a plus de 35 filles qui sont venues, donc tu vois le potentiel…
Pépé : Quelles sont les meilleures joueuses de cette équipe ?
Sonia : Toutes les joueuses ont quelque chose de bon. Il y en a qui sortent du lot, mais tu comprendras que je préfère ne pas donner de noms.
Pépé : un mot sur Bernard, l’entraîneur de l’équipe …
Sonia : c’est un bon entraîneur, il a de l’expérience avec les filles, c’est pour ca que je l’ai pris, car ce n’est pas la même chose d’entraîner des filles ou des mecs.
Pépé : Est-ce toi qui a poussé ta sœur à faire du foot ? que penses-tu de son jeu ?
Sonia : Non, je n’ai pas eu besoin de la pousser, elle voulait déjà en faire avant mais elle ne voulait aller ni à Chênois, ni à Bernex, donc une motivation supplémentaire pour moi pour créer cette équipe féminine. Elle a un très bon jeu, il faut juste qu’elle s’améliore physiquement et elle deviendra une très bonne (elle l’est déjà) no.9. La saison dernière, c’était notre meilleure buteuse.
Pépé : Vous êtes une famille très foot, toi, ta sœur, ton frère, n’as-tu pas parfois l’impression de vivre au stade ?
Sonia : c’est vrai que la plupart des samedi et des dimanche on est au bord du terrain, mais j’adore ça. Et puis Alex et ma famille m’ont
suivie et encouragée durant toutes ces années de foot, c’est normal qu’à mon tour je les suive et les encourage. Et vivre au stade, non,
on a aussi d’autres loisirs, heureusement !
Pépé : Vous ne parlez donc plus foot à la maison ?
Sonia : non, il y a un moment pour tout. A la maison on s’occupe de notre fille et de nous-mêmes.
Pépé : As-tu connu Alessandro au bord des terrains ?
Sonia : non, pas du tout.
Pépé : Toi fan du Madrid, lui du Milan, ça crée des conflits ?
Sonia : non, aucun. On se taquine et on rigole beaucoup.
Pépé : Revenons un instant à toi, raconte-nous une anecdote marrante de ta carrière…
Sonia : c’était le soir avant un match, on avait pas le droit de sortir et à 21h00 les lumières devaient être éteintes. On était 4 à ne pas
vouloir dormir, on était au rez-de-chaussée, donc on est sorties en douce par la fenêtre de l’hôtel et on est parties s’amuser. On est
rentrée très tard et on a à peine dormis quelques heures avant de se lever pour aller prendre le petit déj. On a joué à 11h00 et ce jour-là, les 4 filles en question, on a fait un super match, c’était justement contre Lausanne (voir question du plus beau but)
Pépé : Quel a été le plus grand score d’un match auquel tu aies participé ?
Sonia : On a gagné 27-0. C’était trop pour l’autre équipe. J’étais avec Chênois en LNB et une 1ère ligue a voulu jouer contre nous, et
voilà le résultat !
Pépé : As-tu déjà raté un but qui était inratable ?
Sonia : oui, le penalty que ton frère m’a arrêté, et en plus il relâche la balle et je loupe encore !